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Réflexions cathodines - Page 27

  • S'interdire les mots, c'est s'interdire de penser. Et donc de sanctionner.


    En France de nos jours il faut ne pas nommer les choses ou les mal nommer, quitte à  « ajouter aux malheurs du Monde » comme l’aurait dit Confucius. La phrase fut reprise par bien des philosophes, dont Chomsky, qui poursuivait « …ne pas les nommer c’est nier notre humanité ».


    Quand dans les médias, les conférences de rédaction, réunions de cabinet ministériel, etc. - on parle de ‘sauvageons’ ou ‘d’incivilités’, on nomme mal. On déforme. On minimise… On évoque ou se limite à suggérer ce que chacun sait et dont on veut parler. Préciser plus avant devient alors aussi interdit que contester la Shoah ou la rotondité de la Terre, car le faire jetterait l’opprobre sur les innocents qui partagent l’origine, la religion ou les mœurs qui caractérisent ces sauvageons. Dès lors pour le public le regard se voile bien vite devant ces ‘incivilités’, l’indignation est brève. Passé 48h l’excuse se fait jour ! La compréhension s’impose à tous. Même aux juges. Surtout aux juges ! Et l’on préfère oublier. La consigne muette née dans les services de communication des ministères invente un nouveau mot. Un nouveau regard. Il semble venu de plus haut ou plus global, il est réputé plus intelligent que nous. Sitôt repris par tous les médias, on parlera de quartiers, de jeunes, de défavorisés, de déséquilibrés… Cet indéfini englobe des jeunes en échec mais méritant, des quartiers pauvres mais calmes, des défavorisés envers qui chacun s’apitoie, sans que la sanction ne se puisse. Qui pourrait condamner un indéfini ? Qui oserait boucler un quartier, hormis Volkoff dans son roman ?

    Cela, c'est mal nommer.


    Pourtant des faits plus graves adviennent parfois sous forme terroriste : On lance une bombe, on bute un flic... La technique du nouveau mot est aussi tôt activée : On parlera de ‘séparatisme’. On ‘déclare la guerre’. À quoi ? Chacun le sait, mais nul ne le nomme…. Parler d’une méthode, une simple forme d’action ne peut définir une lutte ; car lutter, sauf contre les éléments, est savoir quel adversaire on doit affronter. Faire la guerre au séparatisme c’est parler d’un but en omettant de dire qui sont ceux qui le veulent atteindre. Et la guerre, comme la coercition ou les sanctions, se font contre des hommes.

    Ceci, c'est ne pas nommer.


    Bien sûr comme le dit naïvement Dupont-Moretti : « ll y a un véritable constat, qui est la perte des repères. Quand j’étais gamin, il y a longtemps, (…) on se levait quand l’instituteur rentrait en classe, on laissait sa place aux dames, on n’insultait pas le policier, le chauffeur de bus ou le juge. Il y a une perte des repères, une perte des valeurs  » Hélas ! Offrir ou proposer des repères comme une éducation ou un cadeau civilisateur ne se peut plus contre ceux qui, ayant d’autres valeurs, ont pris les armes. Là le fond de la faiblesse de l’état. F.X. Bellamy le dit fort bien : « Le plus grave des dangers pour nous n’est sans doute pas dans les menaces qu’il nous faut affronter... Ce qui nous inquiète aujourd’hui… ce n’est pas d’abord les défis qui nous attendent, mais notre incapacité à y répondre, à décider, à agir. Le plus grave des dangers est là, dans notre aveuglement volontaire, dans ce déni de réalité longtemps entretenu, dans la passivité de notre démocratie, dans le relativisme d’une société qui, en prônant la tolérance, semble prête à s’habituer à toutes les censures. »


    Aussi revient-il à tous d’oser reprendre la parole et dénoncer la régression sémantique des leaders politiques ou de nous-mêmes. Dénoncer aussi l’analyse si caduque des choses par Dupont-Moretti. Un ministre dont on attend qu’il énonce ses valeurs.


    Une société qui par l’usage des mots s’interdit la sanction ne protège pas les victimes et laisse libre-cours aux barbares. Ce n’est plus une société, c’est une barbarie.



    Envoyé depuis mon smartphone Samsung Galaxy.

  • Monsieur Macron, n’allez pas au Liban !


    De grâce, monsieur le président, pour l’honneur de ceux qui aiment les Libanais, fuyez ce pays dont  vous attendez  profondes réformes. Indubitablement votre bonne expérience d’administration des quartiers de reconquête républicaine contre le séparatisme pèse en votre faveur et vous donne une expérience que nul ne s’aviserait de contester. Mais par pitié puisque de décence n’avez, ne vous y rendez pas !

    Vous annoncez que la France ne saurait donner un chèque en blanc à ce pays si affreusement meurtri. Cela va de soi ! On ne saurait aider nos prochains quand 300000 personnes sont à la rue et leur habitat détruit. On doit d’abord loger nos propres clandestins dans les hôtels Formule-1. Par manque de chance il n’y en a à Beyrouth. Et puis c’est l’été, ils dormiront à la belle-étoile. Celle de Notre-Dame du Liban…


    Attendez que l’on vous sollicite, voilà l’attitude toute pleine de noblesse que l’on vous voudrait voir incarner. Financer une reconstruction sans se poser de question ? Après tout ces gens ne vous ont fait vœu d’allégeance. À l’image de vos prédécesseurs qui ont financé le métro du Caire, vous avez su faire preuve d’un sain discernement en nous permettant de financer à 51% 200km de TGV au Maroc et offrir 40 km de métro à Abidjan pour 1,4 milliard d’€. Voilà de bons financements, des aides après que les gouvernants de ces pays aient engagé de profondes réformes.


    Les illettrés de France et du Liban ne comprendront votre propos, certains diront même que vous vous mêlez des affaires des autres en exigeant des réformes. Les plus audacieux se diront qu’il est d’autres pays où s’exerça votre prudence. Tenez ; ceci : après les dernières élections en Algérie vous avez dit : « Il appartient aux Algériens de trouver les voies et moyens dans le cadre d’un véritable dialogue démocratique. » Laissez dire ! Ces gens sont des mesquins.


    Les contribuables et les chômeurs que le confinement aura créé – quelle déveine ! – savent bien, eux, que vous avez déjà multiplié par 4 les dons de la France vers l’Afrique en oct. 2018. Principalement pour les projets de développement vers les jeunes,  avec un résultat indubitable qui tarit le flot des immigrants illégaux de ce continent vers le nôtre. Sans doute vous dites-vous que le Liban est musulman et peut-être africain ?

    Vous qui savez réorganiser l’Islam en France, il est un peu normal que vous attendiez que les 13 communautés du Liban fassent un peu le ménage et cessent d’affecter des postes en fonction des religions. C’est désuet. Et puis… Aider sans se poser de question, le tsunami, Haïti, c’est un peu imprudent. Une fausse générosité... Aussi faut-il coordonner. Bravo ! Nul doute que Trump, Poutine et la Chine feront passer sous votre contrôle l’aide de leur pays. Et le recul de la France au classement de Transparency international ne saurait être comparé aux détournements en Afrique, au Maghreb et au Moyen-Orient.


    Cependant, cher Président, je crains que cette fois même vos amis aient un peu de mal à vous suivre. Je gage même que sitôt revenu sur le hors-sol de France où vous vivez, les grands patrons des entreprises de construction ne vous tirent un peu l’oreille, craignant de se trouver exclus des appels d’offres à venir ; et vous disent : ‘Un Président ne devrait pas dire ça ! Surtout après un tel drame’. Le hic, cher Emmanuel, vous permettez que je vous appelle ainsi ? Le hic est que si la scène internationale est pour vous un théâtre, le drame qui vient de se jouer à Beyrouth est d’une autre teneur que ceux que vous fit jouer madame votre épouse.

  • Par le poids des mots la gauche s'impose la non-pensée

    La déglingance intellectuelle

    « On doit rassembler tous les Français. Et ça, pour moi, c'est le principal. Monter les Français les uns contre les autres peut toujours être un risque», a fustigé Barbara Pompili dans une interview sur Europe 1 après que Darmanin ait parlé de l’ensauvagement d’une partie de la société. Nul doute que critiquer son propre collègue, le ministre en fonction, celui dont on attend qu’il réagisse devant l’ensauvagement que chacun sait, soit un signe de… rassemblement. Cette grande indépendance d’esprit la pousserait-elle à regretter de facto que Macron ait lui-même parlé de l’ensauvagement du monde lors du G7 d’août 2019 et avant, le 21 avril dans un discours à l’ambassade de Russie. Heureusement le même s’est repris et, pour la France, ne parle que d’incivilités. La sauvagerie ne serait-elle qu’au Mali ou en Syrie ? Fleure – bon ou dangereusement ? –  le néocolonialisme de Jaurès ou Jules Ferry dans cette vision.

    Décidément les écolos ou les socialistes restent prompts dans l’absence de réflexion ou la ‘non-pensée’… Ici Barbara Pompili. Mais là aussi Eduardo Ryhan-Cypel, ex-député socialiste qui dit ne pas aimer ce mot : « On peut très bien lutter contre la délinquance sans insulter les gens et les faire passer pour des sauvages. » Ainsi, selon lui le meurtre d’un chauffeur de bus ou de quiconque doit-il être qualifié de simple acte de délinquance. Non passible des assises mais d’un simple tribunal correctionnel peut-être ? Vite quelqu’un pour offrir à ce jeune-homme un code-civil… Révisé par Dupont-Moretti, le mot criminel en sera bien évidemment banni.

    Sans doute porter un masque réduit-il le langage… Là, leur excuse ? L’emploi des mots pour désigner les choses gène décidément beaucoup à gauche. Ne plus leur en vouloir de ne plus penser… Les mots sont interdits, la réflexion et l’action qui en découlerait le sont aussi. Exprimer quelque idée ayant trait à la réalité ? Impossible. On devrait cependant attirer leur attention sur les conséquences d’une telle réduction. Si le langage est le fruit de l’évolution de l’homme et de sa pensée, qu’est la réduction du langage sinon le retour à un état brutal au QI d’huître que d’aucun qualifierait de… sauvage ? Ou primaire ?

    On me dira que cette restriction dans l’emploi des mots du dictionnaire sert à l’abrutissement des masses que nous subissons par médias interposés. Mais sur le fond, cet ancien député croit-il ce qu’il énonce ? Croit-il par une telle déformation que les lois du sang qui ont cours en Corse comme dans toutes les terres d’Afrique ou de l’Arabie finiront par passer ? Croit-il que le vulgum-pecus voit un criminel comme un simple délinquant ? Croit-il que la loi du milieu qui règne jusqu’en prison ne fasse la distinction entre le vol d’une dose d’héroïne et le meurtre ou le viol d’un codétenu ? Entre une main coupée et un vol de mobylette ?

    Féministes de tous pays, arrêtez de nous bassiner : Le viol n’est plus qu’une incivilité. Une incivilité pénétrante ou parfois un peu vive. Mais l’on vous prierait désormais de n’y plus voir un acte sauvage. Seule l’IGPN aura droit d’utiliser les anciennes dénominations…

    Le choix du mot, délinquant, incite au néologisme : La déglingance intellectuelle de la pensée politique. Ils s’en gavent sans mesurer que celle-ci les détache du commun des mortels, du moins de ceux qui ne sont encore délinquants dans leur liberté d’esprit, et pourraient tourner sauvage si on les abrutit continûment d'inanités. De non-concepts ou non-pensées...