LE 10 AMELIORABLE
Une (belle ?) idée que certains voudraient rendre pérenne ?
Cette semaine encore, au sein de l’Université de Grenoble, l’histoire du ’10 améliorable’ refait surface. Qu’est-elle : attribuer au minimum la note de 10 à tous les étudiants afin qu’ils valident leur année. L’origine vient de la triste époque des confinements du covid, durant laquelle les conditions d’études étaient dégradées, voire inégales pour tous les candidats.
La crise sanitaire serait-elle passée qu’il n’y fait. À la Sorbonne en avril une CFVU (commission pour la formation et la vie universitaire) dut refuser semblable demande de plusieurs organisations estudiantines (Le Poing Levé, Sap1, Solidaires) au grand dam de celles-ci et de l’organisation …R.P. Révolution permanente – tiens donc ! Une organisation passée sous les radars du Darmanin 2023, en dépit de son nom et ses buts ? Passons... La justification de la demande étudiante laisse un peu songeur. Il faut savoir qu’en faculté les étudiants discutent avec la direction des modalités de notation et de passage des examens ; c’est l’un des buts de ces CFVU… Un peu comme si l’élève jugeait du maître. C’est la vie ; nous sommes en 2023... Mais plus encore, c’est le principe même de l’évaluation qui se trouve mis en question par la volonté de ces jeunes gens, comme le montre l’article de R.P. : « la situation actuelle montre l’absurdité de la sélection et du maintien des examens coûte que coûte. »
Après avoir fustigé la Cocarde, l’UNI et la direction de la faculté qui refusa cette demande, les mêmes osent un : « Le déroulé de la CFVU a dévoilé le caractère anti-démocratique de cette instance » tout en faisant appel à leurs troupes pour … « imposer (leurs) revendications par la mobilisation. » Si l’on comprend bien, la démocratie ne serait bonne qu’à condition de se soumettre aux exigences de l’UNEF. C’est d’une telle évidence que… Que RP demande une « validation automatique (du cursus annuel). » Il suffirait donc d’être inscrit en Fac pour obtenir son diplôme. Innocemment demandons-leur si ce nouveau principe doit valoir pour des études de médecine… Ce n’est qu’un exemple. On peut songer également à ceux qui se destinent aux métiers de la construction, ponts et chaussées, aviation, centrales nucléaires. Malgré eux la brillante idée du 10 améliorable prône pour une sélection et des études via les écoles à concours et notations, mes chers dindons.
Venons-en aux motifs avancés. L’année a été difficile pour des étudiants mobilisés par …les manifestations « contre la réforme des retraites et l’autoritarisme de Macron. » Il est vrai que l’école buissonnière ne garantit pas un savoir qui vaudrait au moins 10. Dans une magnifique envolée, ces nouveaux caliméro déplorent le fait : « Alors que notre université est attachée à l’égalité des chances, ce principe n’est pas garanti concernant les partiels de fin d’année en l’état des modalités d’examens prévues. Il n’est pas garanti entre les étudiants mobilisés et les étudiants non mobilisés, qui risqueraient d’être pénalisés pour avoir exercé leurs libertés fondamentales d’expression et de manifestation. »
Entre ce qu’ils appellent liberté fondamentale, fut-ce celle de menacer de mort des représentants de l’UNI à Grenoble ou d’imposer leurs vues… et le rapport maître élève sanctionné par un diplôme obtenu après examen et notation, il faut choisir. Professeurs ! Un sombre avenir vous est promis. Ah non ! Suis-je bête. On fera venir des diplômés de Harvard ou plus probablement de Ouagadougou ou Conakry.
J’oubliais… Le 10 améliorable ne doit-il pas devenir une norme valable chaque année ? La rémunération et le logement gratuit également. Sans oublier le smartphone. Très important ça, le smartphone… Cette jeunesse est vraiment épatante. On m'objectera que tout cela va coûter fort cher. Il n'en est rien ! D'évidence les universités aussi l'École ne seront plus utiles. Fermons-les. Le programme devient donc d'attribuer un diplôme à chaque nouveau-né et de transformer les écoles en crèche et les universités en logement pour que la jeunesse se forme.