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Pape François - COP28 - Culpabilisation de l'Occident ?

Laudate Deum ; une exhortation apostolique pour rien

La COP28 débute ce jeudi en présence du Pape François qui publia début octobre une exhortation apostolique Laudate Deum au sujet du réchauffement climatique. À qui s’adresse-t-elle ? Je ne sais mais cette exhortation est en soi bien surprenante :

Sur 73 paragraphes, 60 ne parlent que du climat et de la responsabilité humaine dans ses changements. Le mot Dieu ou tout autre faisant référence à la Sainte Trinité est présent dans le texte quatre fois moins que climat ou réchauffement et trois fois moins qu’il ne l’est dans Laudato Si, qui n’est pourtant pas, déjà et à proprement parler, un texte consacré à la pure spiritualité ou à la connaissance de Dieu. Trois fois moins… 83% du contenu pour parler de choses purement terrestres. Des choses ou des phénomènes de ce monde, et non de l’autre.

On glosera sur l’importance de cette exhortation aux yeux des membres d’une COP28 à laquelle ni Biden ni le président Chinois ne se rendent, bien qu’ils dirigent les deux pays les plus pollueurs au monde. On doutera également de son influence qu’elle a sur la conscience de l’humanité ou même des simples catholiques, mais elle reste étonnante à d’autres titres.

À cinq reprises le Saint-Père reprend en la soulignant l’expression communiste offerte à l’Europe par Gorbatchev de Maison commune. N’y aurait-il pas d’autre locution pour dire que nous avons la terre en héritage ? Est-il obligatoire de se référer au communisme pour évoquer la solidarité humaine ? Omnes Gentes, …connaît pas ? Passons.

Le Pape François va plus loin dans son propos : après avoir réservé 4 paragraphes à tancer les dubitatifs et les scientifiques prudents sur ce sujet, il reprend en 26 paragraphes les alertes les plus farfelues qui soient sur la hausse des ppm ou celle de la mer ; les Seychelles seraient-elles sous l’eau ? Idem pour les températures, en oubliant de dire que celle de la terre a baissé depuis 2015 et qu’elle n’a jamais atteint la même que celle de l’optimum des 11ème aux 14ème siècles, date de l’avant-dernier rapport du GIEC – Cf. C. Gérondeau ‘GIEC : 30 ans de mensonges, le climat par les chiffres’. Doit-on rappeler qu’à Paris la pollution mesurée en ppm a été divisée par 20 durant les 70 dernières années ?

S’ouvre ensuite le propos politique : Pape François prône (le mot désigne bien la chose) un multilatéralisme international qu’il appelle de ses vœux. S’il ne va pas jusqu’à souhaiter un président du monde, il demande pourtant que nous nous dotions « d’organisations mondiales plus efficaces, dotées d’autorité (ce n’est pas moi qui souligne) pour assurer le bien commun mondial, […] » §35. Si cela n’est pas souhaiter un gouvernement mondial, de quoi s’agit-il ? Est-ce là une incidente non essentielle dans l’esprit du Saint-Pontife que cela ne manquerait tout de même pas de surprendre. Mais ce ne l’est pas, car cette partie du texte, la 3ème, se développe au travers d’une dizaine de paragraphes ; soit presque autant que la partie spirituelle. Soulignons le couplet sur la culpabilité de l’homme-blanc occidental : selon le Saint-Père, « les riches » pollueraient autant à eux seuls que la moitié des autres pays de la terre. Doit-on rappeler que les fleuves les plus pollués du monde, Gange, Indus, Mékong, Nil, Amazonie, Niger, la rivière Amour et le fleuve Jaune transportent à eux seuls 95% des déchets plastiques ? Quant à la pollution en CO², l’Europe, seule à vouloir agir sur le climat, émet chaque année 0,05% de la masse de ce gaz contenu dans l’atmosphère.

Sur la part spirituelle du texte, appuyons-nous sur les citations : Pour les trois quarts le Saint-Père se cite lui-même, pour un petit quart il cite le GIEC ou des organes équivalents, et, une seule fois, est cité un autre écrit Romain (Evangelium Vitae). Même St François d’Assise et son cantique de Frère Soleil n’a pas de place en cette exhortation, sauf en ce seul membre de la première phrase « Louez Dieu pour toutes ses créatures ». Tout est dit…

Alors à quoi bon cette exhortation culpabilisante et politique qui ne fera l’objet d’enseignements immérités qu’auprès d’un nombre infime de fidèles et ne sera pas plus étudiée dans le monde profane ? Un coup de com. ? Une promotion surprenante d’auto-déclarés experts et lanceurs d’alerte ? Vraiment, on ne comprend pas. Toutes les mesures prises en Occident pour réduire les risques et les effets du climat ne font qu’appauvrir ceux qui y habitent. La Terre, les populations du monde entier se porteraient-elles mieux quand l’Occident va mal ?

Le Saint-Père a-t-il le droit moral de se laisser aussi mal informer ?

Bertrand du Boullay

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