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Réflexions cathodines - Page 9

  • Vive la sélection !

     

    L’Argentine prive le système macronien d’endosser les habits de la victoire et particulièrement au président d’aller faire le beau. On l’aurait bien imaginé prononcer ses vœux en maillot de l’équipe de France, comme un Zelensky. Nous échapperons sans doute à cela. Le général Macron n’aura pas sa troisième étoile, et c’est tant mieux. Il est assez de deux.

    Pourtant à bien y réfléchir, il le pourrait faire, mais l’idéologie dominante de ‘’nos élites’’ l’en prive, et c’est tant pis, cette fois.

    En effet le sport est l’un des lieux qui garde une vertu que la mode bannit depuis 1968, l’élitisme. En celui-ci l’on ne cherche pas la réussite d’une classe d’âge au Bac, ni l’on ne scande : ‘Tous à l’université !’ On ne prétend pas que nous sommes tous égaux et que les talents sont équitablement répartis. On ne prétend pas que nous avons tous les mêmes droits, ni que ma liberté de paraître être ce que je veux – une femme alors que je suis un homme – m’ouvre les portes d’un célèbre concours de beauté diffusé sur TF1 samedi dernier. Dans le sport un goal restera un goal, un avant-centre ne sera jamais l’élément essentiel de la charnière centrale de la défense. Et un noceur ne saurait être le leader d’un vestiaire.

    Plus encore : Une équipe féminine aura sa propre compétition ! Voilà qui devrait faire enrager nos ‘’féministes’’, non ?

    Cette coupe du monde donne une claque à de nombreux pans de la ‘’pensée’’ politico-médiatique. De là ce que ceux qui la commentent admettent cette défaite, il y a un pas que nous ne franchirons pas.

    Pire encore : on aura observé que tous les joueurs de la brillante équipe marocaine sont nés, furent élevés et formés en Europe. Comme les joueurs de l’équipe de France ; quelle que soit leur origine ethnique et la religion qu’ils pratiquent. Ne devrions-nous pas nous féliciter de cet aspect des systèmes éducatifs européens ? Nul doute qu’un classement Pisa dans le sport offrirait à notre société de meilleurs résultats que dans les matières scientifiques ou littéraires. Mais l’admettre obligerait à reconnaître que le travail, l’opiniâtreté, la discipline, les sacrifices, le respect des règles et …la sélection sont les vecteurs de cette réussite.

    Outre que donner en exemple les succès des modèles éducativo-sportifs occidentaux ouvrirait la porte à des comparaisons avec ceux pratiqués outre Méditerranée, en leur défaveur. Inavouable !

    D’autres domaines portent encore ces valeurs (et en ajoutent d’autres) : on songe immédiatement à l’armée et au système qui permit à un Thomas Pesquet ou permettra peut-être à une Sophie Adenot de voir le monde d’en-haut. Quoi de plus rétrograde que les concours des grandes écoles françaises ! On y enseigne l’excellence au milieu de la rivalité. Car la vie est ainsi, elle porte la seconde en son sein depuis le plat de lentilles et le frère du fils prodigue ; elle a besoin de la première pour susciter l’envie de se dépasser et d’embellir les rêves et les pensées d’autrui.

    Las, le pouvoir politique comme le pouvoir médiatique, tenus par la rage du ‘moi d’abord’, qui que je sois et quels que soient mes valeurs et mes mérites, tenus également par une idéologie destructrice anti occidentale – monde face auquel ils n’ont rien à proposer sinon le vide – ne saurait l’admettre. Leur égoïsme les pousse à museler toute pensée contrariante des systèmes éducatifs, jusque l’université.

    Sortez vos enfants des écoles !

    Bertrand du Boullay

  • Le danger de la mise au banc

    La ritournelle sur les dangers de l'extrême droite dépasse le ridicule et deviendra vite dangereuse si l'on n'y prend garde.

    Que s'est-il passé mercredi ? Les FO ont arrêté par précaution une soixantaine d'individus se réclamant de droite et prêts à en découdre si une certaine jeunesse des banlieues lyonnaises en venait à manifester leur joie ou leur colère en s'en prenant aux biens et aux habitants de la capitale des Gaules.

    Ces jeunes gens étaient-ils lourdement armés ? Casqués et masqués ? Équipés de kalachnikov ou de ce qu'on appelle des mortiers d'artifice ? De longs sabres ou d'épées tranchantes ? De katama japonais ou de P38 spécial police python ? Rien de tout cela en vérité. Mais ces arrestations se sont propagées de réseaux sociaux en chaînes d'info. Au point de faire ce matin le titre du journal sur BFM : "On craint ce samedi que des milices d'extrême droite ne s'en prennent aux jeunes de banlieue à l'occasion du match Croatie-Maroc." Dans la bouche du présentateur ce 'On craint' devenait 'Le ministère de l'intérieur craint', ce qui donnait un côté officiel, grave et provenant des services de renseignement, à la crainte que le journaliste diffusait aux téléspectateurs. Il ajoutait que parmi les jeunes gens arrêtés figuraient des fichés S. Quelques jeunes deviennent une milice, une ville devient les grandes villes, toutes menacées. Bientôt les milices seront nommées brigades, et d'ici peu les médias et ceux qui les écoutent y verront une armée secrète puissante, couvrant tout le territoire.

    Mon Dieu ! La nuit de cristal est à nos portes. Il est presque recommandé aux commerces hallal de tirer leur rideau cet après-midi. Les banlieues doivent se tenir calfeutrées, les dealers devraient même prendre garde que leurs stocks de dope ne leur soient dérobés. On entend le roulement des bottes de la peste brune prendre position sur les ponts et aux endroits stratégiques. Le grondement des chars revient à nos mémoires. Les ratonnades sont prévues. Planifiées ! Le coup d'État est pour demain...

    On pourrait rire ou simplement mépriser cette communication médiatico-politique. Je ne le fais pas...

    Je ne le fais pas car cette façon de jeter l'opprobre sur certains, une façon dont l'organisation le dispute à l'efficacité, ne sera pas sans effet sur la population. On crie au loup (gris évidemment), on alerte sur un terrible danger. La république est à deux doigts d'être renversée... Comment ne pas penser à la propagande que les Allemands entendaient chaque jour dans les années 30 ?

    Si ce climat organisé de mise au banc de "leur" bienpensance persiste, il en viendra que les moindres commerces affichant les trois couleurs seront, eux, vraiment en danger ! Il en viendra que ceux qui ne se réjouiraient pas d'avance d'un possible succès marocain seront déclarés suspects. Ceux qui comme moi oseraient souligner que pas un joueur de cette équipe n'est né outre Méditerranée, ni n'y fut formé, seront conduits au poste et bien sûr bannis des réseaux sociaux.

    Et demain les électeurs gogos ou gogols voteront pour le nouveau Macron.

  • ON A TUÉ LOLA

    On a tué Lola.
     
    On avait tué le Père Hamel.
     
    On avait tué Arnaud Beltrame.
     
    On avait tué aussi Samuel Paty.
     
     
    On avait tué l'homme de prières.
     
    On tua l'homme qui défend et qui sauve.
     
    On tua celui qui enseigne.
     
    Il restait l'innocence.
     
    Il ne suffisait pas de perpétrer des meurtres de masse. Ceux-là effraient, mais leur excès aveugle. Les yeux se ferment et la pensée s'enfuit. Quoi ? Revivre des Oradour ou des Katyn ? Les voir de nos yeux voir ? Nul ne le peut. Ils appartiennent à l'Histoire et, bien que présents dans nos souvenirs, sortent de notre âme.
     
    Alors on s'en prît aux symboles, la prière en premier, car c'est notre essentiel. La protection ensuite, celle qui rassure. L'enseignement enfin, celui qui ouvre nos intelligences.
     
    Il en fallait un autre pour marquer les esprits. L'innocence. Il fallait tuer sans motif sinon l'existence. On s'y prit à deux fois. L'innocence de ce que l'on est ; on tua Sarah Halimi. Puis celle de n'être rien. Une enfant. Un avenir.
     
    Où que vous soyez, qui que vous soyez, quoi que vous fassiez... Tout peut advenir.
     
    Nul d'entre nous ne connaît ni le jour ni l'heure de sa mort. Mais à Dieu qui la sait, il faut ajouter les criminels, ils la savent aussi, eux qui la donnent.
     
    Bienheureux ces gens morts. Bienheureux tous ces morts. Ils ont trouvé la Paix. Mais à ceux qui sont là il n'est que de partir, ou s'offrir en victime.
     
    Sanguis martyrum, semen christianorum...
     
     
    On a tué l'innocence de la prière,
     
    On a tué celle qui nous protège,
     
    On a tué celle qui nous enseigne,
     
    On a tué celle de ce que l'on est,
     
    On a tué celle de ce que l'on deviendra.
     
     
     
    On a tué l'innocence absolue.
     
    Bertrand du Boullay