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  • La déformation et l'amalgame

    Deux suggestions aux médias et à ceux qui y paraissent : le choix des mots des commentateurs et les interdictions que subissent des Russes célèbres, vivants ou morts.


    Ma sympathie pour la Sainte-Russie ne m’empêche pas de plaindre les victimes innocentes des opérations guerrières que mène Poutine. Ni de considérer qu’en dépit de ce dont nous nous plaignons en France, notre sort est quand même meilleur que celui des grandes cités de l’Ukraine.

    Cela dit, je me permettrai de faire deux suggestions aux médias et à ceux qui y paraissent : le choix des mots des commentateurs et les interdictions que subissent des Russes célèbres, vivants ou décédés. 

    Je suis particulièrement révolté par le manque de pertinence dans les titres employés par les radios et autres médias. Parler de bombardement quand un, deux ou trois immeubles ont été détruits est une ineptie. Surtout quand il est dit dans le même temps qu’on a à déplorer des morts en les comptant sur les doigts d'une main de menuisier. On eut pourtant des exemples récents de ce qu’est un ‘bombardement’. Songeons à Bagdad suite à l’opération tempête du désert… Songeons à ceux du Vietnam. Ne devrait-on pas parler d’un tir de missile ou à minima d'un bombardement ciblé et non pas d'un bombardement généralisé de toute une ville ? Ou bien serait-ce que ces immeubles (vides ?) furent parfois détruits pour la force des images ?

    Dans la guerre des mots et dans la désinformation toujours possible des photos, comment savoir ? Nous sommes bien impuissants pour émettre le moindre jugement. L’Histoire le fera. Peut-être… Mais nous avons le droit d’exprimer dès à présent notre insatisfaction quant à la façon dont nous sommes informés.

    Et s’il nous est interdit d’employer le vocable d’opérations guerrières, si nous devons au plus profond de notre esprit faire nôtre le mot de guerre, nous pouvons au moins être à demi soulagés que les conflits récents – celui-ci inclus – fassent moins de victimes que ceux d’autrefois. Car même s’il se dit que 14000 personnes trouvèrent la mort au Donbass depuis une dizaine d’année, même si selon le journal de référence, Le Monde, 377000 victimes furent à déplorer au Yémen (1), selon le gouvernement Ukrainien, samedi dernier, le nombre de soldats tués était de 1300. Deux semaines et demi de conflit de haute intensité (dit-on) pour 1300 morts. Nous sommes loin – Dieu merci ! – des 60000 soldats décédés officiellement durant l’offensive allemande de mai-juin 1940…

    Quant à l’amalgame qui pousse un peu partout et trop souvent les autorités à exclure tout ce que la Russie apporte et a apporté à la Culture et la Civilisation… De la musique à la Foi (doit-on retirer le Pèlerin Russe des étals ?), de la littérature à la peinture, de la vie présente des étudiants russes en Europe à la science et au sport, … Partout l’on constate par trop la facilité de pratiquer l’amalgame entre tout cela, tous ceux-là et le Dictat'Urs du Kremlin – si je puis inventer l’expression.

    Disons le mot : Ceux qui ont encore une petite influence sur la pensée dominante mais savent faire autre chose qu’aboyer comme un BHL serviraient l’humanité en appelant à un minimum de justesse et d’intelligence dans les propos. Dans le regard. Dans les décisions des organismes nationaux ou internationaux.

    Les Grecs auraient-ils plus de culture et de mesure que la civilisation plus de deux millénaires après eux ? Assez des postures appelant à condamner l’infame quand on fit ami-ami avec lui depuis 20 ans ! Quand on l’honora en le recevant à Versailles (2) ! Quand on développa mille relations commerciales avec lui. Quand on poursuit de lui acheter ses matières premières ! Imagine-t-on Chrchill ou Roosevelt poursuivant des achats de charbon ou d’autre chose avec Hitler ? Tout cela est ridicule. Et tragique…

    Retrouver du bon sens. Et se méfier d'un dirigeant qui avait pour métier de jouer du piano avec son onzième orteil ou de se servir de sa guitare comme cache-sexe...

     

    1 - https://www.lemonde.fr/international/article/2021/11/24/en-sept-ans-la-guerre-du-yemen-aura-cause-la-mort-de-377-000-personnes-d-ici-la-fin-de-l-annee-2021_6103373_3210.html#:~:text=Y%C3%A9men-,En%20sept%20ans%2C%20la%20guerre%20du%20Y%C3%A9men%20aura%20caus%C3%A9%20la,la%20famine%20ou%20les%20maladies.

    2 - https://www.leparisien.fr/politique/poutine-recu-a-versailles-pourquoi-macron-a-fait-ce-choix-22-05-2017-6973293.php

  • Evidemment Poutine se conduit de façon très dangereuse ! Evidemment…

    Evidemment Poutine se conduit de façon très dangereuse ! Evidemment…

    Evidemment nous sommes plus ou moins solidaires des Ukrainiens. ‘Plus ou moins’ car si nous organisons un accueil des réfugiés et collectons argent et médicaments, nous ne les aidons par le biais de l’UE qu’en leur fournissant des armes, sans envoyer pour autant de contingent sur le front.

    Cependant un sentiment étrange nous envahit. Est-il celui d’une trahison d’une civilisation Russe que nous avons aimée et aimerons encore ? Je ne le crois pas. La France toute entière ne le croit pas, et ne veut voir en la Russie – fût-elle incarnée par un leader comme Poutine – un véritable ennemi qui nous menace, et face auquel nous devrions nous préparer à faire la guerre. La seule chose qui nous presse et nous obsède est que cessent ces combats.

    Mais si nous nous refusons encore à voir l’attitude du nouveau Tsar comme une trahison, sentiment du dépit amoureux qui peut saisir chacun, c’est que nous ne voulons pas voir l’actualité terrible à l’aune de ces seuls combats mais à celle de l’Histoire récente.

    Que firent les USA au lendemain de la 2nde guerre mondiale ? Ils financèrent la reconstruction de l’Europe, à commencer par l’Allemagne. Ils veillèrent à ce qu’au sein de ce pays ne puissent renaître le moindre sentiment de pangermanisme et bien sûr ne nazisme. Des lois furent votées en ce sens. Puis, et cette suite est essentielle… Puis il y eut les rencontres : Adenauer et De Gaulle. Kohl et Mitterrand !

    Où furent-elles les semblables attitudes quand Gorbatchev, Eltsine ou Poutine devinrent les leaders de la Russie post-communiste ? Pourquoi n’eurent-elles lieu ? … Chercha-t-on véritablement la Paix ? Les liens ? L’amitié entre les peuples ?

     

    Ainsi nous pouvons dire que l’Occident était satisfait de la réorganisation de l’Allemagne et que les intérêts financiers dominaient tout. Et que cela permit les rencontres susnommées !

    Mais la fin du communisme fut autre. Elle restait, cette Russie. Non occidentale. Non ouverte à l’évolution de la civilisation occidentale. À sa dépravation. Elle restait, voulant retrouver sa fierté, sa liberté, sa religiosité. Son rayonnement artistique et culturel. Et surtout… L’Occident n’avait la maîtrise financière de cette gigantesque contrée…

    Alors, ‘on’ fit nôtre la Pologne, la Tchécoslovaquie, etc… On ‘s’occupa’ de ces pays. On les mit sous notre coupe. Sous notre mainmise financière. Economique. Capitalistique… Et rien de cela ne fut possible envers la Russie. À la grande frustration des puissants de ce monde.

    On voyait bien l’Ukraine et ses richesses qui étaient là, à nos portes. Mais l’Ukraine… C’est l’Ukraine ! Le berceau de la nation Russe. De sa civilisation. De sa religion. Etc. Alors on préféra terminer la mise sous coupe occidentale des trois mini-états Balte. Au risque d’entrer en conflit direct avec l’ogre de Moscou. Mais ceux-ci étaient somme toute mineurs dans les intérêts de la Russie. Elle laissa faire le coup après y avoir envoyé quelques chars. Puis se retira.

    Mais les richesses qui par trop brillaient en Ukraine furent trop tentantes pour l’Occident financier… Et l’on fomenta l’installation d’un régime antirusse ! Un régime qui conserve en son sein des groupuscules néo-nazis… Un régime qui bombarde les siens ! depuis 8 ans dans la région pro-russe du Dombas. Bah… On avait bien fermé les yeux devant les bombardements de l’Arabie Saoudite au Yémen… Devant le sort des Ouighours… On avait déjà découpé la Yougoslavie à la feuille du boucher. Créé un virtuel état au Kosovo en s’acoquinant avec l’un des pires criminels de guerre, Hashim Thaçi… Dès lors, fermer les yeux devant la politique interne de l’Ukraine était peu de chose… Ce beau pays qui avait l’intelligence d’autoriser la GPA et toutes les autres abominations que désirent certains de notre camp…

    Mais ces huit ans de guerre finirent par compter en milliers les morts civils.

    Et Poutine dit : Enough is enough !

    Et nous sommes maintenant dans un conflit classique. Non engagé par notre sang contre les Russes, mais engagé tout de même par nos apports militaires et financiers.

    Quelle sera la suite ? Je ne sais.

    Mais il me semble que la rapacité de l’Occident financier porte une lourde part de responsabilité. Du moins au regard de l’Histoire.