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  • Le débat de mercredi. Faut-il le faire ?

    Qu'apporte-t-il ? Sommes-nous dans un combat ou dans la quête d'une compréhension de ce que proposent les candidats ? S'agit-il de s'invectiver l'un l'autre ? Est-il encore nécessaire de le faire ? Les tweets et les parutions multiples dans les médias n'ont-ils suffi pour ce faire ?

    Depuis les Gaulois la France aime les combats des chefs ! Mais tout de même... Répéter à l'envi David contre Goliath, rejouer Achille et Hector, observer en les narquant un nouvel épisode d’Abraracoucix et Aplusbégalix… Est-ce indispensable ? Je ne le crois pas.

    Qu'apportent ces façons de procéder ? Des criailleries, des railleries, des noms d'oiseaux, etc. Un trait qui restera. Un bon mot… Mais qu'apprend-t-on de la stratégie industrielle, agricole, économique ou sociale des deux prétendants ? Rien, ou quasi rien. Qu'apprend-t-on de leurs vues concernant la famille (la société) ? De celles de la place de la France dans le monde ? Le programme général de la candidate du RN comporte 36 pages, et 17 documents thématiques pour un total de 333 pages. Qui les lut ? Qui les lira ? Qui en fera une synthèse économique honnête ? Quel grand média reprendra que sur 10 à 15 Md€ réclamés par le fisc aux contribuables (selon les années), seul 50% sont effectivement recouvrées ? Qui relèvera que la fraude à la TVA et celles aux prestations sociales soient évaluées par Bercy à 15 Md€ chacune, et que nul organisme ne s’occupe drastiquement de les récupérer ? Qui interrogera les programmes des candidats devant le j’m’en-foutisme de la fonction politique envers les rapports des cours des comptes, locales et régionales ? Les animateurs de plus gros médias sont loin de ça. Une minute d’antenne de François Lenglet sur TF1 au 20h répond-t-il à ce besoin ?

    Qu'apprend-t-on enfin des actions passées de nos deux candidats ? De leurs erreurs et leurs échecs ? De leur sincérité et de l'authenticité de leurs dires ? De la confiance qu'on accorderait à l'un ou à l'autre en vertu du caractère ferme et résolu de leurs intentions ?

    Qu'apprend-t-on, enfin, de leur probité ?

    Les Français sont frivoles. Ils aiment que l'on s'étripe et qu'on tance l'adversaire. Qu'on montre sa belle gueule. Certains n'ont-ils pas regretté qu'un Barnier ou un Lemaire ne fut candidat.
    La France est ainsi. On aime les grandes gueules. Ceux qui ont le verbe haut plus que ceux qui réfléchissent. On aime les orateurs plus que les écrivains, les paroles très courtes plus que les programmes. La société médiatique ne consacra pas la moindre émission de synthèse à ceux-ci. Elle préfère surfer sur l'écume des vagues outrancières des réactions devant tel ou tel bout de phrase sorti de tout contexte. Faire du buzz… Faire de l’audience. Capter pour elles et leurs publicitaires le temps de cerveau disponible des téléspectateurs. Pitoyable…

    Des exemples topiques nous furent donnés dans cet entre-deux tours : Jeudi, lors de sa conférence de presse, Marine Le Pen eut beau expliquer que sortir du commandement intégré de l'OTAN n'était que revenir à la situation d'avant 2009 et que se lancer dans quelque Frexit n’était de ses intentions, sitôt la conférence terminée,  sur les plateaux de BFM et LCI, des personnalités politiques pro-Macron se permirent de dire sans qu’elles ne fussent reprises par l'animateur que le RN venait de démontrer qu’il comptait sortir de l’OTAN et de Bruxelles ! Ces réactions d’après la conférence furent ensuite, bien sûr, reprises en boucle dans les bandeaux de (fausses) informations. No comment !

    Ce système médiatique nous tient. Il nous lassallise – selon le néologisme du candidat pyrénéen. Pendant ces temps, LR, LREM, et LFI macrone – selon cet autre inventé par les Ukrainiens. Il nous gave de paroles et nous laisse sur notre faim de comprendre de nos candidats les actions futures et certaines, comme celles passées.

    Que faire ? Relayer et relayer encore les éléments du programme de Marine Le Pen. Sur les marches, dans les boîtes aux lettres, etc.

    Au fait, où donc sont passés les M€ de Macron qu’il gagna chez Rothschild ?