La recharge électrique plus chère que l'essence sur les autoroutes, c'est maintenant !
Le réseau français de bornes-recharges pour les véhicules électriques ne manque pas de poser question. Des questions, même ! Il en pose aux pétroliers qui sont absents de cette fourniture énergétique. Il en pose aussi aux fournisseurs d’électricité qui sont tout autant absent quoiqu’ils prétendent fournir à tous des énergies vertes. Il en pose encore aux constructeurs automobiles français qui n’ont su capter le marché ou s’associer au seul fournisseur restant. Il en pose enfin au gouvernement qui propose tant et plus de primes pour les voitures électriques, mais se fout royalement qu’on puisse ou ne puisse pas les recharger sur les nationales et les autoroutes. Il est vrai que les sorties de Paris de nos gouvernants des font rarement en voiture… Ex : Madame Wargon voyageant près les artisans de Saône-et-Loire le 27 mai dernier prit le TGV. …Et fit acheminer sa Zoé sur place pour parader devant les caméras (1).
Après l’arrêt soudain des bornes de recharge Izivia (réseau Corri-Door) en février dernier (2), qui laissait sans les avoir avertis et sans solution les utilisateurs de Zoé de Lyon à Nice – tant pis pour ceux qui roulaient ce jour-là… -, les bornes actives sur autoroute sont pour l’essentiel administrées par Ionity. Elle mit fin au coût forfaitaire de recharge de 8 € jusqu’en janvier dernier, et le fit passer à 0,79 €/KWh. Soit environ 16 € au 100 km pour une voiture de moyenne gamme consommant 20 kWh aux 100 km.
Depuis le 1er juillet le tarif change de nouveau (3) : Devant l’impossibilité de facturer au kWh – on se demande bien pourquoi puisque nos compteurs Enedis le savent faire –, Ionity a décidé de facturer à la minute de recharge, la minute d’occupation de la borne. Et si l’on ne dispose pas de l’abonnement à ce réseau le coût passe à 0,87 €/minute. Malheur à vous si vous oubliez votre voiture en charge pendant que vous faites la queue chez Carrefour ou si votre déjeuner tarde un peu…
Si vous êtes resté sans minute de charge superfétatoire on arrive presque à 22 € aux 100 km pour le même véhicule de moyenne gamme. Pour une Zoé c’est pire : en raison de son système de charge lente il en coûterait 39,5 € pour récupérer de quoi terminer votre voyage et faire les 200 bornes d’un Le Mans-Nantes. À un tel tarif on crierait Vive les moteurs thermiques ! Le trajet aurait coûté de 15 à 20 € sur bon vieux diesel.
Seuls les heureux possesseurs de Mercedes, BMW et autres véhicules du groupe VAG (Volkswagen, Audi, etc.) bénéficient du tarif supposé avantageux de 0,35 € par minute de recharge. Pour l’instant on ne prête qu’aux riches ! Si vous avez réussi votre vie, portez Rolex au poignet et roulez Merco… Tout est bien ! Mais malheur à vous si vous roulez français…
Que l’on me permette un triple coup de gueule :
La non-prise en charge de la distribution d’électricité par les pétroliers ou les fournisseurs d’énergie électrique au même coût du kWh quelle que soit son véhicule est une faute, une honte. Une inégalité très gilet-jaunienne.
L’absence des constructeurs français dans le consortium Ionity est une fumisterie qui montre l’inconséquence de la gouvernance de Renault et PSA.
Quant au gouvernement, il y a beau que celui-ci se fout très républicainement des infrastructures du pays… Hormis les détruire ou les fermer comme Fessenheim et les quais de Seine, il n’est bon qu’à détruire les terres agricoles en laissant s’installer des éoliennes pour fabriquer une électricité qu’il ne sait fournir aux automobilistes, après qu’il leur ait dit de rouler Zoé… Pff…
(1) http://reflexionscathodines.hautetfort.com/archive/2020/06/index.html
(3) https://www.automobile-propre.com/ionity-un-nouveau-prix-a-la-minute-qui-fait-du-bruit/