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Réflexions cathodines - Page 33

  • Didier Guillaume mange son chapeau

    Un vrai bonheur, notre ministre de l’agriculture ! Devant les questions angoissantes de son intervieweur – on est chez Bourdin ! – qui s’inquiétait des risques de rupture de la chaîne alimentaire, il répondit mardi matin : « Il faut favoriser les circuits courts. Acheter son poireau, ses asperges et son fruit à l’agriculteur du coin ; celui que je connais. Au marché. » Té… On vous l’avait bien dit que le local, celui dont je peux voir les vergers, les potagers et les champs cultivés c'était pas mal et que ça pollue moins.

    Laissons-le poursuivre : « Je veux saluer le patriotisme alimentaire ! Les grandes surfaces s’y sont engagées. » Un peu dommage qu’elles n’aient songé à mieux rémunérer les producteurs Français, dirons-nous. Mais point de mesquinerie. Cette fois c’est dit : ‘On mangera Français, ma brave dame !’ On mangera français car : « Il faut nous recentrer sur ce que nous sommes, nous-mêmes. Sur ce que sont nos tripes, notre patrimoine - on a cru entendre S. Bern un instant - Sur ce qu’est notre culture et notre agriculture. Elle est belle, elle est bonne. » Il manquait juste le 'Qui n'en veux de ma salade ?' Bien sûr, nous on le savait bien que le bœuf aux hormones ça vaut pas les tripes à la mode de Caen. Et que l’Angus c’est pas mieux que le bœuf de Chalosse ou la charolaise. Mais quand même !

    Oui, quand même ! Car le ravi du beau matin est partisan de faire pousser le soja ici-même. Vous ne le croyez pas ? Si, si… Je vous l’assure. « Il ne faut pas que les tourteaux de soja fassent le tour de la terre ou nous viennent en bateau d’Amérique. » poursuivait-il. « Il faut une exception alimentaire dans les traités internationaux ! » vous dis-je, qui disait not’ ministre. Bon c’est vrai que le CETA et autres traités contiennent plus d’exceptions culturelles qu’agriculturelles… Le reste devait être écrit dans la version française seulement peut-être ?

    Notre bon Guillaume poursuivait dans la même veine : Au boulot ! Les travailleurs immigrés ne peuvent cueillir des fraises ou butter de l’asperge ? « J’appelle à l’armée de l’ombre ! répondait-il. Aux femmes et aux hommes qui ne travaillent pas. Il y 200000 emplois directs dans les métiers de l’agriculture. Nous sommes en crise, nous avons besoin d’une solidarité nationale. Allons dans les champs. Dans un acte civique et citoyen ! » Quel lyrisme. Du Jaurès… « Il faut une mobilisation générale de ceux qui ont envie de bosser ! Envie de travailler. Et si je le fais c’est pour les miens ! Il faut que mes concitoyens fassent ce geste de patriotisme alimentaire : J’achète français ; j’achète des produits français ! je ne veux pas que mes concitoyens – quel délice ce possessif ! – mangent du poulet brésilien élevé dans des conditions dramatiques » Il se répète un peu là, dis ? Mais c’est si bon qu’on lui pardonne…

    Les 35 heures ? Travailler 60h ? Est-ce permis? Bah… Oui. On a le droit de s’asseoir sur ces durées : « C’est déjà fait dans la loi travail de Muriel Pénicaud, on peut travailler la nuit, le dimanche. » Faut dire que si y’a plus de Messe… « C’est quand il y a des grandes crises qu’on se remet en cause. » concluait-il. Ben oui, mon camarade. C’est comme tu dis ! Si tant est que ces propos n’étaient pas dus au virus ou au blanc du matin… Rejoins-nous vite car m’est avis que tu n’resteras pas ministre bien longtemps !

    Remettre en cause les 35h. et le chômage et les traités internationaux, et appeler au patriotisme alimentaire ! Tout ça publiquement en 20 minutes d’interview… Quel beau ministre de Marine, Marion, Zemmour ou d'un autre tu feras !

      
  • Nunez et le Dr. Dufau justifient de ne pas appliquer le confinement en Seine-saint-Denis

    Le confinement ne serait "pas une priorité" dans les quartiers populaires, selon Laurent Nunez. Tiens donc ! Je croyais naïvement que les susdits quartiers se disaient de reconquête républicaine, ainsi que les nomma Macron en présentant son plan (sic) contre le ‘séparatisme’ (resic) à Mulhouse en février dernier, mais non… On en est loin. Et l’on revient à l’usus antiquior…

    Et pourquoi donc le confinement ne serait-il pas une priorité, nous dit L. Nunez ? Parce qu’il ne faudrait pas froisser les populations des banlieues a-t-il osé expliquer aux préfets ! "Ce n'est pas une priorité que de faire respecter dans les quartiers les fermetures de commerces et de faire cesser les rassemblements." Sûr qu’avec une telle prudence la lutte contre le séparatisme - remise aux calendes ou demain ? - a de beaux jours devant elle. Quant au fait que des décès survenant en grand nombre écrouleraient le système hospitalier en Ile-de France et mettraient à genoux le personnel hospitalier… Qu’importe, n’est-ce pas ? Et puis après tout, ces populations ne sont-elles pas déjà protégées par diverses vêtures qui le visage masquent ? Qu’importe que des infirmières, des médecins et policiers soient contaminés et en décèdent parfois…

    Elle est vraiment impayable celle-là ! Ne pas froisser. Voilà le nouvel axiome… Enfin, quand je dis ‘nouveau’ je galège un peu… Manquerait plus qu’on dise aux autres de se raser la barbe, ainsi que le conseillait l’urgentiste Patrick Pelloux lundi dernier. Nunez peut toujours aller se froisser le qamis ou le sarouel…

    Mais on a trouvé l’explication toute médicale de cette situation de crise dans le 9-3 et ailleurs. C’est le Dr. Romain Dufau de l’hôpital Jean Verdier de Bondy qui la donnait sur RMC vendredi matin. Interrogé sur cette question – quelle imprudence de la lui avoir posée ! – il déclarait benoîtement que les conditions de vie là-bas n’étaient pas les mêmes qu’ailleurs, et que le confinement n’était pas possible quand on vit à 5 ou 6 dans les appartements de 45 m² de Seine-Saint-Denis et du Val-d’Oise. Bref, malgré les plans banlieues qui nous ont coutés plus de 100 Mds en 30 ans, les architectes n’ont toujours pas compris comment faire des logements adaptés ! Les maladroits… L’A.N.R.U. (Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine) est pleine d’incompétents, manifestement !

    Le même poursuivit en disant qu’ailleurs les bourgeois pouvaient se rendre dans leurs maisons de famille et leur résidence secondaire, sans compter qu’ils ont des jardins. Notre docteur aurait-il rien su des interdictions préfectorales de se rendre à Belle-Île ou Ré-Oléron ? Ces résidents qui y payent pourtant leurs impôts locaux se voient interdits d’en user. Les jeunes de banlieues ? Ben, ils n’ont que les pelouses et diverses "herbes", non ?

    Il nous apprit aussi qu’une convention était signée avec les hôpitaux de Tours et d’Orléans afin d’accueillir les malades de Seine-Saint-Denis. Ce que nos amis du Val de France seront ravis d’apprendre. Il est vrai que les systèmes hospitaliers sont tellement plus riches en Province – pardon, en territoire – que cette décision est toute légitimée. On doit penser à Bondy que la Loire fera barrage au virus ?

    Chers amis, aux cris de ‘À la Loire ! À la Loire !’ que reprend le docteur Dufau, trouvez vite une nouvelle Jeanne pour vous éviter malheur.