Confusion des genres : "grève & manifs" versus "grève ou manifs"
On peut s'étonner d'une confusion des genres. La grève est suscitée par un conflit social, la manifestation l'est par un désaccord politique.
Si l'une s'adresse à qui détient le pouvoir exécutif ou législatif, l'autre ne devrait se tourner "que" vers l'entreprise, afin de faire savoir au patronnat et aux actionnaires un désaccord portant sur les salaires, l'organisation ou les conditions de travail.
Mais nous sommes en France... Au pays des professionnels de la grève ! Alors on cesse de produire, de transporter, de fournir, etc. y compris quand le mécontentement vise la tête de l'État ou ses députés.
On n'oubliera pas de bloquer par un piquet bien solide la porte de l'entreprise afin que les non-grévistes se rendent solidaires du mouvement. La conduite à tenir s'impose aux collègues... Évidemment ! Si l'on fait grève c'est que l'on a raison, n'est-ce pas ? Raison envers et contre tous. Serait-on minoritaire qu'on impose sa loi. Vieux réflexe gauchiste. Ceux qui voudraient travailler en sont empêchés par la force des syndiqués.
Mais au fait, le conflit porte sur la politique du gouvernement, alors on va manifester. Les premières fois on déclare le parcours, puis, bien vite, on omet de le faire : la loi est si peu appliquée dans la France, maîtresse des armes, des arts et des ...lois.
"Cela ne suffit pas ? Cette fois allons plus loin. Reprenons la technique des piquets de grève. Bloquons le périphérique, les ports ou je ne sais quoi. Qu'importe ! L'essentiel est d'imposer sa loi aux autres : ceux qui ne font grève et qui voudraient circuler librement." Ceux-là - ah, les lâches ! - soutiennent qui le gouvernement, qui la loi débattue. "Ah, mes cocos... Vous allez voir ce que vous allez voir. Nous sommes le peuple. La République, c'est nous ! Qu'entends-je ? Vous n'êtes pas d'accord ? Ayez honte de vos opinions. Nous sommes là pour vous dire que penser. Que voter. Qui soutenir. Etc."
Minorités agissantes versus majorité tenue en laisse. L'habitude gauchiste d'imposer à autrui son opinion. De le priver de sa liberté.
Le pouvoir est dans la rue, dit-on ? On peut toujours attendre pour voir une manifestation du peuple silencieux qui dise sa colère devant ce que lui font subir ces manifestants professionnels. Manifestants accrus d'une partie de la jeunesse. Celle des casseurs, des black-blocks et autres antifas. Celle qui se syndique à l'Unef et vient bloquer les facs. Ils me feraient presque regretter que le million que nous étions en 2013 n'agît de même ! Une belle et bonne grève en sus des manifs, soutenue par la majorité des français celle-ci... Hollande aurait-il cédé ?
Pour revenir à la situation actuelle : N'est pas De Gaulle qui veut ! Macron certainement pas. Et Borne n'est pas Pompon. Nul Grenelle à l'horizon.
Ps/ Si les idées soixantuitardes s'imposèrent à nos amis de l'Occident, je doute fort que la cause qui motive (plus qu'elle ne justifie) ces comportements totalitaires trouve écho demain au-delà de nos frontières. Même si celles-ci ont disparu.