Artificiels spectacles de fêtes
Rien de plus faux que les programmes télévisés de la période de Noël et du nouvel an. Spectacles enregistrés parfois plusieurs semaines à l'avance, rires convenus, etc.
Au moins le grand cabaret de Patrick Sébastien avait lieu en direct. Mais que penser de cette joie toute artificielle présentée sur les étranges lucarnes ?
La cloche n'a pas sonné, la première des trois messes, celle de minuit, reste à venir. Les chapelles portent encore l'antependium violet du temps de l'Avent ou, au mieux, l'on est en train de les décorer de rouges et d'Ors. La procession qui viendra déposer le bambino dans la crèche ne s'est avancée. Nulle bougie, nul cierge n'est allumé, et les compositions florales, les guirlandes de pins, etc : tout est prévu. Mais tout reste à faire. Saint Joseph est en chemin et les vêtements de chœur des petits anges sont qui au repassage, qui au racommodage. Les chants ? On les apprend, on les répète encor. Puer natus in Bethléem...
Pendant ces jours de tristes saltimbanques singent la fête. La nôtre viendra quand de la veillée monteront des chants. Quand les petits, aussi les vieux, ouïront quelque conte de Noël...
Mais 'dans le poste' les artistes (sic) et les animateurs (resic) "se montrent". Ou plutôt, ou autant, feignent de croire que le jour J est advenu. Eux-mêmes n'ont pourtant reçu ou offert les présents sélectionnés pour l'occasion. Mais ces gens enregistrent d'avance rires, pensées, attentions d'une comédie qu'on peut juger artificielle. Peut-on vraiment former ou offrir un souhait daté quand le temps n'est venu ?
Le 31 ? Il en sera de même. Fausses embrassades aux douze faux coups d'un minuit qui viendra dans quelques jours. Mais, commerce oblige, ces gens n'ont le courage d'oser le direct télévisé d'un spectacle in vivo, celui du Puy du fou par exemple.
S'il est permis de se montrer bien faux... S'il est permis d'offrir un spectacle de parfaite fausseté, alors simulons aussi la fête nationale. Feignons le 1er avril de la souhaiter un 14 juillet. Au moins cela sonnerait vrai. Et puisqu'on y est, organisons dès maintenant l'élection de Miss France 2022. Ou même 2042. Je propose de faire partie du jury. Sinon en ce temps il est probable que le concours doive se passer de moi. Ça manquerait.
Cette société du spectacle se déshonore un peu en des jours qui sont pourtant vrais au cœur et aux vies des Français.
La joie familiale, celle des enfants, rien ne saurait s'appuyer sur ces spectacles. La joie spirituelle se peut, elle ! Car au moins les messes télévisées seront bien célébrées le 24 au soir. La joie de l'amitié ? Pour les isolés, mieux vaut la vivre par des visites, des coups de téléphone et des échanges réels par message auprès des siens et de ses amis.