De l'exercice des trois pouvoirs selon Pascal
Les antivax, une minorité vindicative pas tout à fait comme les autres, nous dit Pierre Cormary dans Causeur.
Dès le début de son propos l'auteur disqualifie son argumentaire en parlant de sectes antivax, mais il faut bien lui répondre.
Si l’été fut marqué par une révolte de double nature, antivax et antipass, on peut distinguer les deux rébellions. L’une porte sur le doute scientifique, l’autre sur le refus de mesures autoritaires. Les deux sont acceptables dans notre esprit, même si la première s’appuie sur un fatras Youtubé de rumeurs parfois bien peu sérieuses. On songe notamment au fameux film Hold-Up qui leur donna le signal de départ. Fut-elle maladroite sa manifestation reste légitime. Que l’on songe aux fadaises et mensonges éhontés du gouvernement lors des débuts de cette crise sanitaire ! Que l’on songe à la soi-disant étude sur le traitement du Pr. Raoult. Etc. Ce faisant le citoyen, l’homme-sensé, y perdit son latin et sa croyance en la parole scientifique.
Cette tache sur la science est dramatique pour la société car elle délégitimise l’appel au pouvoir de l’ordre. Elle avait pris corps au sujet du réchauffement climatique depuis une dizaine d’années. Mais nous placions la susdite tache sur les politiques qui manipulaient l’opinion à ce sujet et pratiquent depuis une omerta sur toute parole n’allant selon ce credo. Nous restions cependant globalement croyants en les scientifiques. Cela n’est plus, tant la guéguerre à laquelle ils se sont livrés nous paraît éloignée des séances de l’académie. Et nous sommes là, ne sachant plus que croire, chacun exerçant ses choix selon sa prudence.
Mais qu’un Cormary vienne nous dire que le danger des révoltes politiques de droite porte en germe intrinsèque le danger de fascisme prête à rire, tant l’on sait d’où en vinrent les instanciations au regard de l’histoire. Moscou, Berlin, Rome, etc. D’ailleurs le même le démontre en son propos : « (…) nous, les provax et pro passe, pouvons apparaître péremptoires, intolérants, peut-être même méprisants. Mais quoi ? Il faut bien protéger les gens contre eux-mêmes – que ce soit sur le plan sanitaire comme intellectuel. Impossible de mettre leur « doute », « questionnement » et autre « réflexion » au niveau des nôtres. Impossible même de considérer qu’ils font partie de la dialectique d’où surgirait une vérité supérieure. » Fermez le ban !
Si une telle vision de la réflexion politique ou sociétale reste encore à la Gauche, elle démontre effectivement l’impossibilité de trouver une vérité supérieure qui rassemble un tant soit peu la société. On pourrait dire : Ce qui s’appelle se tirer une balle dans le pied.
Si Dieu fit que le 9ème commandement nous demande de ne porter de faux-témoignage, on eut aimé qu’un 11ème eut interdit la c…
A contrario – et sur ce point nous pouvons rejoindre l’auteur de Causeur – dénoncer la cancel culture et autres féministes ou racialistes est tout à son honneur. Cela sauve, un peu, son écrit…
Quant à moi, je préfère demeurer dans l’ordre de la charité, celui du Pape François et qu’évoque B. Renouvin sur son blog. Même si l’on doit considérer que l’ordre de la protection bon gré mal gré, celle qu’imposerait le pouvoir sur un tel sujet, ne deviendrait légitime qu’après la restauration de la crédibilité dans les dires de la science.
https://www.causeur.fr/les-antivax-une-minorite-vindicative-robert-menard-208685