Trois heures d'antenne lors d'une émission très policée forment les esprits

Qu'on se souvienne aussi que De Gaulle n’avait pas dû étudier beaucoup l’économie à Saint-Cyr, et que l’enseignement brillantissime de l’ENA et Sciences-Po n’empêchèrent pas Hollande de creuser la dette de la Corrèze de 50% entre 2008 et 2012. Cela n’empêcha ni les 30 glorieuses ni Hollande d’être élu…

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Les bien pensants de notre camp sont nombreux à exprimer l’attente d’un candidat correspondant à leurs goûts pour la prochaine présidentielle.

Chez ces gens-là, on achète les bouquins de Villiers, l’aîné et le cadet, le héraut de la France et le chef militaire qui eut courage d’envoyer promener Macron et sa clique. Chez les Villiers c’est d’usage. On se souviendra que Philippe l’avait fait à Mitterrand… On achète leurs livres comme ceux de Zemmour. De bons gros bouquins, dont le dernier traine bien sûr sur la table basse du salon, avec les derniers numéros de Valeurs-Actuelles, et de Causeur pour les plus audacieux.

Bien sûr, le charme de Marion, le charisme de Philippe et le brio de notre éditorialiste favori sont indubitables. Séduisant ! Fascinant parfois ! Et l’on se lamente en voyant l’évidente complicité Macrono-Lepeniste. Que l’on me permette deux observations :

Diviser pour régner est une tactique courante sous tous les régimes. Dans la V ème République le moyen obvie de le faire est d’instituer la proportionnelle. Ainsi le fit avec succès Mitterrand en vue des élections de 1988 pour abattre le RPR. Voit-on Macron faire de même ? Le voit-on faire élire 50 députés ou davantage pour affaiblir le parti de Bellamy et Lisnard ? Autres chéris de ces dames… Que l’on me permette dès lors de faire litière de cette excuse – car c’en est une, fausse… – devant l’état de délabrement des Républicains. Si ceux-ci n’ont su depuis 2012 être crédibles dans leur ligne idéologique et dans leur représentativité, si ceux-ci ne parviennent à faire émerger un candidat crédible, ce n’est pas parceque Macron joue le jeu de Marine ou du Rassemblement National.

ET SURTOUT… Peut-on observer avec un minimum d’honnêteté combien le même, Zemmour, dispose d’une exposition médiatique qui pousse les lecteurs de Boulevard Voltaire et le milieu versaillais à l’apprécier ? Il dispose grosso-modo d’une demie heure quatre soirs par semaine et d’une heure le vendredi pour exposer ses vues sur tous les sujets. La politique et ses calculs, l’économie et son délabrement, les relations internationales et ses dangers, la société et ses violences, le terrorisme – j’allais écrire l’Islam… - et ses drames… Tout ! Tout y passe. Tout, lors d’émissions courtoises, policées, durant lesquelles on ne vous coupe la parole.

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Je serai beau-joueur, et loin de me plaindre si par miracle il l’emportait lors de la prochaine présidentielle. Mais que l’on mesure la différence de traitement dont il bénéficie par rapport à tous les autres me siérait. Quelle différence d’avec les interviews, toutes hostiles, par le milieu médiatique bobo et parisien quand Marine a droit de cité !

On prétend encore que celle-ci ne sait s’entourer… Il est vrai que Macron su, et sait encore, si bien le faire… Quant aux LR… S’entourer par un magma centrifuge semble être leur sport favori. On feint ou l’on croit sincèrement que le RN n’a de programme… Qu’elle est nulle en économie… Qu’elle n’a la stature d’un homme d’état… Je ne sais cela. Mais au moins que l’on prenne conscience de cette différence dans l’exposition médiatique ; laquelle est formatrice des opinions.

Et qu’on se souvienne que De Gaulle n’avait pas dû étudier beaucoup l’économie à Saint-Cyr, et que l’enseignement brillantissime de l’ENA et Sciences-Po n’empêchèrent pas Hollande de creuser la dette de la Corrèze de 50% entre 2008 et 2012. Cela n’empêcha pas les 30 glorieuses ni Hollande d’être élu…