La jeunesse issue de l'immigration refuse le laïcisme
La nécessité de sortir du système dit républicain porté par tous les partis s’est trouvée confirmée le 23 oct. à Poitiers, ville symbole s’il en est. Tel un émissaire du Charles Martel élyséen – « Nous ne cèderons pas… Nous ne reculerons pas… Nous n’accepterons pas les discours de haine… Etc. » Sarah El Haïry, secrétaire d’Etat à la jeunesse, venue rencontrer le Réseau jeunes des centres sociaux fut confrontée au rejet absolu de la laïcité à la Française. 125 jeunes à majorité musulmane la chahutèrent durant tous les débats. Marseillaise huée à la fin.
À son intention : « Je suis là pour vous écouter, accompagner toutes les jeunesses, pour dire comment on trouve sa place, son chemin, comment on donne les cartes pour construire son avenir», à sa vision de l’école : « un lieu vibrant de la construction libre, sanctuaire de la République», s’opposèrent leur désirs de « (d’)affirmer leurs différences, de porter des signes distinctifs religieux aux lycées et d’avoir des espaces qui leur soient réservés. » Le vivre-ensemble a de beaux jours devant lui… Un vivre-ensemble entre eux ! Tout cela exprimait bien un relent de séparatisme : L’affirmation d’une identité qui n’est (encore ?) celle de la France – quoiqu’en dise l’ambassadeur de France en Suède… -, la volonté de la montrer haut et fort et ne pas vivre de discriminations… On se demande lesquelles. Il semble bien que tout refus de leurs desideratas serait vécu comme tel.
Il y a longtemps que les menus hallal ne suffisent plus. Pour cette jeunesse l’absence de port de croix ou de quelque autre signe chrétien est en soi l’affirmation d’un signe religieux, celui de l’athéisme laïc… Qui les discrimine car eux ne peuvent montrer leurs attachements : « À l’école, je ne peux pas faire mes prières à l’heure, je dois enlever mon voile » disait l’une, « j’étais la seule noire de ma classe » se plaignait une autre. Devant la laïcité Française les jeunes semblent perdus face à cette notion abstraite, qui, à les écouter, ne s’incarne dans leur quotidien que comme une « répression » de leur identité et de leurs particularismes religieux. En somme, comme un paravent bien commode à « l’islamophobie ambiante. »
Dure réalité… Dure confrontation pour notre secrétaire d’Etat ! Chargée d’incarner une neutralité de la République en son sanctuaire, venue ‘écouter’ [les jeunes] et la ‘dire’ – jolie contradiction ! –, elle put mesurer la vacuité du projet maçonico-macronien. Terrible constat devant lequel on mesurera l’importance des divers projets d’éducation de la jeunesse portés par Marion, par les écoles-libres ou celle de dont on parlait ici https://www.bvoltaire.fr/un-monastere-allait-disparaitre-il-renait-en-ecole/
Force est de dire aussi qu’un Pierre de Villiers exprimant la semaine passée au micro de Mme El-Krief l’absolu besoin de former la jeunesse et la réussite qu’y rencontre l’armée nous semble une voie d’avenir et de salut : « Le creuset national c’est un réseau de valeurs qui fait qu’on est tous content de vivre ensemble sur un territoire qui s’appelle la patrie. Dans cette jeunesse ils ont ce besoin d’appartenance, et si nous ne leur donnons pas ils iront le chercher ailleurs, chez les Salafistes. Nous on reçoit 25000 jeunes par an, de partout, de tous milieux, de toutes origines, de toutes confessions, et on en fait une unité capable d’aller au combat et de mourir si nécessaire pour la France. C’est possible ! Encore faut-il donner une âme, des valeurs, de la passion ! Les jeunes attendent ça. »
Oui, c’est possible. Mais pas sans sortir du système ! Renverser la table ? Oui ; avec lui. Plutôt que le pudique voile qu’on jeta sur les revendications poitevines en les supprimant du rapport remise à Mme EL Haïry… Sinon ce voile-là sera très vite remplacé par d’autres…
https://www.la-croix.com/Religion/A-Poitiers-jeunes-musulmans-lepreuve-laicite-2020-10-23-1201120997