ONFRAY CONTRE L'ECRITURE INCLUSIVE
Onfray fait Front contre l'écriture inclusive. En sera-t-il Populaire ?
On relève sur son site une œuvre de pédagogie, rappelant l'essentiel des bases académiquement-grammaticales. Bon pédagogue, on doit souhaiter qu'il soit ici suivi par ceux qui le lisent, quel que soit leur attachement politique. Car s'il est un sujet qui doit demeurer le point d'unité des Français c'est bien la "langue", sans quoi comment se comprendre chantait si bellement Yves Duteil.
On peut à ce sujet relever l'incohérence intellectuelle sinon la simple bêtise des partisans de l'inclusivité. Une langue s'écrit et se lit, se parle et s'écoute. Elle se chante même et s'enseigne surtout. Sans quoi elle mourra. De cela, de ces marques - parler/chanter/écouter - les revendicateurs et conceptualistes modernes n'ont cure. Ils inventent un écrit - ou du moins ils croient l’inventer -, celui-ci qui ne durera pas plus que bien d’autres folies. Car le langage est d’abord composé par l’oral ! Il est par suite mis en forme, voyellisé ou pas, grammaticalement défini afin, entre-autres, que la lecture soit proche de l’expression vocalisée et favorise la compréhension d’une audition. On chercherait bien en vain des exemples contraires, et même si parfois les règles de conjugaison affinent l’expression et l’ouïe, elles sont encore là pour préciser le sens.
Qu’en est-il de l’écriture inclusive ? Vise-t-elle à cela ? Qui le croirait ? Elle n’est que volonté de subordonner l’écrit à des revendications de gens frustrés. Ils récriminent devant une soi-disante non considération des êtres selon leur sexe. Mêler ce combat là à l’apprentissage de l’écriture et la grammaire auprès des petits est une monstruosité. On a peine à imaginer les dictées telles que les voudraient faire et corriger les viragos et ‘féministes’.
Puissent les tenants de ces formes dévoyées d’écriture comprendre que loin d’inclure qui ou quoique ce soit, la dissociation qu’ils font entre l’impossible oral et l’abscons écrit rendra un peu plus décérébrés les écrivains ou orateurs de demain. Au nom des idéologies, grammaire, que ne te fait-on subir ? L’égalitarisme social te simplifia, le féminisme voudrait te complexifier… Au moment où certains imposent de libérer les enfants de leur sexe et les laisser choisir leur genre, une partie des mêmes voudraient malgré tout un procédé graphique et une habitude orale qui les signifient...
Car au-delà du pur mais kafkaïen graphisme, on réclame également que l’oralité se transforme malgré tout. Dans leur propos ‘tous’ devient ‘toutes et tous’, ‘ils’ devient ‘elles et ils’, etc. On plaint la gymnastique intellectuelle de ceux qui auraient à écrire un discours - illisible mais respectueux des normes de l’écriture nouvelle – puis le déclamer selon cette oralité si pénible. Rien de cela ne leur vaudra l’habit vert.
Faut-il leur dire et redire qu’au-delà d’écrire, une expression et une pensée se font d’abord et toujours par une langue ! Orale. Et qu’on ne peut inventer une forme qui ne la serve ni ne lui corresponde. Perte de temps et d’énergies d’en débattre. Comme on disait autrefois : ‘Rome a parlé, le sujet est clos.’ En l’espèce c’est ceux que l’on distingue des palmes académiques qui l’ont fait.