Où sommes-nous tombés pour entendre avec joie ces marionnettes et les oser respecter ?
Il est une indécence en nous-même d’attendre les annonces gouvernementales. Bien sûr nous y sommes comme obligés… Mais, Seigneur ! Quelle bassesse !
Nous buvons les propos de l’homme habillé de blanc qui nous doctement nous lit les résultats du confinement comme un mandarin les vient donner au patient sur son lit d’hôpital. Nous voilà rassurés. Nous oserons sortir de la chambre et prendre le risque de faire quelques pas pour visiter les nôtres. Oh ! Nous serons prudents ! Le spot télé que seuls les insectes nés ce jour ignorent, nous conseillera d’éviter les embrassades et les serrements de pognes… Mais on dira un grand « Merci de vos bons soins, cher Docteur. »
Après ce premier déguisement, le même Havrais barbu revêtira de l’uniforme du gardien de prison et nous entendrons s’ouvrir la clef et son « Vous pouvez sortir ! Vous êtes libres. » Un vent s’engouffre… Oh ! Bien sûr il ne sera sitôt question de vivre en homme courtois ou même civilisé. Nous devrons avancer masqués… On nous imposera de nous laver les mains comme si nous sortions des lieux et de nous détourner des voisins et des passants. Mais nous l’attendions tellement ce directeur de Prison-Break qui vient ouvrir la serrure de nos confinements, notre "à part'ment". Tellement que nous pousserons un Ouf ! de soulagement et lui dirons « Merci, Monsieur le Directeur ! »
Le même, en gendarme cette fois, nous donnera le nouveau permis de circuler. Comme on le fait aux individus à qui l’on mande de ne pas s’éloigner de leur domicile et se tenir à disposition des brigades pour les besoins de l’enquête… Celle des infectés. Et nous dirons « Merci Monsieur le gendarme ! » - il faut toujours être poli avec la maréchaussée.
Ceint d’une écharpe tricolore, un peu plus tard, il énoncera le nouveau POS ou PLU – car c’est bien de cela qu’il s’agit ! L’occupation des sols et le plan local d’urbanisme : La salle des fêtes restera close, aussi le théâtre municipal. La maison des jeunes et de la sous-culture ne rouvrira qu’à l’automne. Les mariages de plus de 50 personnes restent interdits et nous ne pourrons pas plus nous asseoir dans le parc que légua à notre temps la civilisation d’autrefois – celle qui bâtit le château où se dresse maintenant le drapeau mais aussi les armes d’une république qui passera. Nous mangerons sous blister, et la pratique de l’isoloir en plexiglas aux tables du restau nous habituera aux parloirs d’autres établissements. Dans les parcs il nous faudra rester ‘actifs’… Comme au supermarché où l’habitude de courir reste de mise. Comme sur la piste du stade on y a indiqué le parcours à suivre par des marques au sol. À l’attention des têtes baissées… La causette sur les bancs publics ? Proscrite. Flâner, respirer l’air ? Idem ; d’ailleurs le masque nous en empêche. Les concerts ? Les sports-co et les grands stades ? Le lien social des cours de danse de nos enfants ou des grands pèlerinages ? C’est toujours niet. Mais, tout à la joie de retrouver une terrasse, nous dirons encore « Merci, monsieur le Maire ! Il est bien cet homme-là. »
Les plages ? S’asseoir et laisser jouer les petits ? Mais vous n’y pensez pas ! D’ailleurs la pratique de la pêche à pieds reste interdite un peu partout. Un imbécile de poisson rouge à queue de dragon dut s’échapper des mers de Chine et vint contaminer les puces de sable et nos bigorneaux. Cloitrés, serrés comme des huîtres dans la bourriche, il nous sera permis de nous plonger dans l’eau, mais pas plus de 5 minutes. "Vous comprenez, mon bon Monsieur, ici c’est comme au Louvre, la queue avance… Les gens s’impatientent ! Et ne vous plaignez pas, le Louvre est fermé. Repartez ! " La queue basse… Et pourtant ? Combien le remercierons-nous ce maître-nageur ou cet homme qui nous surveille depuis son drone ou son hélicoptère et nous rend le permis de nous mouiller dans l’onde.
Où sommes-nous tombés pour entendre avec joie ces marionnettes et les oser respecter ? Aussi bas que les comités scientifiques qui se basent sur les fakes du Lancet ?