Jusqu'où la bêtise et l'abrutissement humains ?
On croit parfois, sinon souvent, toucher le fond. Mais la bêtise humaine est probablement aussi grande que l’infini et la beauté de l’amour.
On eut, au début de l’hiver dernier et malgré les premiers signalements, l’affaire des aéroports qu’on laissait ouverts à tous vents et tous passagers, venaient-ils de Chine. On se dit que les gouvernants demeuraient ancrés dans leur crédo apatriotique… Et nous n’y prêtions pas plus d’attention car, les concernant, l’espérance de mesures de bon sens ne nous avait guère habités. Le mur entre les politiques et le patriotisme était resté solide en 2017.
On eut le confinement et cette superbe invention de l’attestation auto-déclarative, pour ‘la’ sortie quotidienne. Attester signifie témoigner - testantur, testimonium, etc. En bon français on dirait plutôt 'je déclare', 'je certifie'... Que ne l’ont-ils appelée tout simplement ‘déclaration’ ! Et encore… Une sortie unique, durant une heure, exiger de chacun qu’il l’établisse, tout cela n’avait sens puisque l’état ne les pouvait contrôler. Tout le monde en fit ‘autant qu’il en était besoin’ ; chaque jour. De l’injonction gouvernementale nous nous fichions bien plus qu’ils ne nous fichaient.
On eut les stocks de masques soi-disant disponibles mais restant introuvables. Nous nous dîmes : ‘Soit ! Peu sortir, fréquenter moins de monde est prudente attitude, faisons-le.’ Par précaution chacun confectionna un masque de quelque vieux bout d’étoffe. Mais à quoi bon ce bout de papier raturé, gommé, re-rempli ou modifié par lequel je devais attester de moi-même ? Un peu comme si je disais 'Allo…' Pas plus d’importance… J’avais envie de dire ‘Je suis’, mais la réplique était déjà prise. J’affirmai donc en ce papier que j’étais là, là où les gens d’armes me voyaient bien être. Je songeais dès lors à répliquer à la Devos : « Non monsieur le gendarme, je ne suis pas là comme vous le prétendez, je suis ici. Et puisque je suis là c’est que je ne suis pas ici. D’ailleurs si je n’y étais pas c’est que je serais ailleurs. Là-bas sans doute. Mon attestation, dites-vous ? Mais comment voulez-vous que j’atteste de mon existence ? Vous me voyez, vous me palpez ; cela devrait suffire ? Suis-je sorti depuis moins d’une heure ? Je n’ai de montre. Montrez-moi la vôtre, voulez-vous ? Je vous dirais alors à quelle heure suis-je parti d’ailleurs, vous savez… Là où je ne suis pas. Mais j’y fus. Voudriez-vous aller me voir ailleurs, ou y trouver quelqu’un d’autre ? Etc. » La conscience de mon esprit rebelle ne se heurtait heureusement au moindre poulaga et je pus aller et venir à ma guise.
Mais ces gens-là commençaient de nous enquiquiner. Un peu... Beaucoup, même ! L’habitude et la bonne volonté de se soumettre aux démarches administratives en prit en coup…
On eut ensuite Sibeth, nous expliquant que des masques on ne saurait se servir sans apprentissage… Et qu’ils étaient quasi inutiles… Là, ce fut un coup. Un coup sur le crédit donné à la parole des autorités sanitaires… ‘Les masques seraient inutiles ! Comment le croire ? Impossible. Ils n’en ont pas ces imprévoyants. Mais bien sûr cela est utile !’ Sonnait dès lors la fin de notre foi en la médecine, en la science ! Ou du moins en ceux chargés de la dire… Terrible brisure ! Terrible coup…
On eut aussi Madame Van Der Leyden expliquant aux européens – vidéo à l’appui – comment se laver les mains. Pourtant les petiots ne sont les habitués des chaines YouTube de Bruxelles. Sauf ceux qui suivent l’enseignement de Molenbeek à distance, bien sûr.
On eut l’affaire de l’hydroxycholoroquine que l’on réputait néfaste pour la santé, puis celle du véritable grand-test européen des molécules disponibles ; il devint franco-français et tourna en eau de boudin. On eut celle du Lancet. Etc. La défiance envers la parole scientifique et sanitaire décrût encore…
On eut cette longue préparation d’un déconfinement dont le responsable devînt premier ministre, pour nous reconfiner un peu plus tard… Quel exploit ! Quelle science ou quel art dans sa laborieuse besogne. Mais nous l’avons accepté : ‘C’est l’état qui le mande !’
On eut les frontières ouvertes sans le moindre test durant l’été. On se dit que le courage de mesures de bon sens n’émergeait toujours pas…
On eut ces tests qui négatifs ne nous assurent que nous sommes contaminés, pas plus que positifs ils assureraient que nous le sommes. Va comprendre...
On eut le stock de Remdesivir acheté à milliards aux labos et qui ne seront probablement pas utilisés. On savait depuis si longtemps que la cupidité et la corruption faisaient parties des marques des puissants, ceux qui gouvernent le monde. Oh ! On s’en offusqua bien un peu… In petto. Car rares furent ceux qui demandèrent des comptes. C’est que l’affaire s’autojustifiait par la vérité scientifique – quoiqu’elle fût tant malmenée auparavant – et les saintes mesures prudentielles relatives à notre santé. On n’allait tout de même pas se plaindre qu’ils mettent fin à leur imprévoyance…
On eut donc ce reconfinement, bien incompris cette fois ; et l’obligation de porter des masques que le gouvernement déclarait inutiles quelques mois auparavant ; obligation durant que la crise sanitaire nous paraissait moindre qu’au printemps. N’avait-il pas été mis fin au confinement au début de l’été ? Bah… Rien de plus que les atermoiements et valses-hésitations politiciennes, se dit-on.
Il s'accompagne d'annonces de vaccins qui ni ne nous protègeraient assurément ni n'interdiraient que nous fussions contagieux ! Ah, le beau vaccin !
Mais vînt cette fois une succession de mesures ministérielles qui nous laissèrent tout de même un peu pantois. Cette prétention des gnomes qui nous gouvernent (sic) et nous chapitrent (resic), de définir l’indispensable de nos vies, tant au plan matériel qu’intellectuel, affectif ou spirituel. Ces ‘ridiculoseries’ (ridiculosités, si vous préférez) des commerces spécialisés fermés durant que d’autres étaient ouverts et vendaient les mêmes produits…
On croyait avoir senti là le coup de grâce, d’autant que les églises furent à nouveau fermées. Mais il en apparut un qui fut d’un plus insondable abime de perplexité. Cette monstruosité ! 30 personnes… Une limite encore plus absurde que celle appliquée aux stades de foot. Un abêtissement définitif de la parole publique, dans laquelle ‘ils’ s’enferrèrent. Nous sommes gouvernés par des gens qui ignorent la proportionnelle – cela, on le savait –, mais qu’ils ignorent la règle de trois… Nous ne l’imaginions pas. Une mesure hors de proportion ! Et c’est peu de chose que de le dire…
Las ! La liste n’était close…