Macron et l'étiquette. Du vin...
Paraîtrait-il que la dette de la France s’élève à 120% du PIB ? Paraîtrait-il que notre nation soit en butte à des visées séparatistes musulmanes ? À des résultats du système éducatif en chute libre, selon le classement des tests Pisa ? À des inimitiés d’avecque ses voisins d’outre-méditerranée ou de l’Anatolie ? Serait-il vrai qu’une crise sanitaire durable – un an tout de même ! – ait démontré l’incompétence de l’administration française ou sa faculté d’inorganiser le pays ? Que des élections majeures approchent et qu’ils faillent en reporter d’autres ? Qu’un certain nombre de nouvelles personnes arrivent en France même quand on ferme les frontières ? Qu’au bas mot 60000 peines de prison ferme ne soient exécutées chaque année et que le nombre de récidivistes ou celui des mineurs impliqués en justice s’accroisse sans fin ? Que les services publics déménagent ou qu’on doive faire 50 bornes ou davantage pour trouver un spécialiste ou même un simple généraliste qui accueille de nouveaux clients ?
De tout cela le Président qui voulait incarner la fonction autrement que son prédécesseur à scooter, le Président de la Pyramide du Louvre et des grands débats, celui des Beauvau et autres profondes réformes, s’occupe. Si bellement. Si constamment ! Si merveilleusement…
Mais il est un peu magicien, cet homme-là. Alors en sus de faire écrire près des agrès dans les jardins publics que la pratique du sport peut susciter une certaine fatigue, et qu’à la moindre alerte il faut faire le 18, ou le 15… En plus de nous dire qu’il faut se laver les mains et ne pas porter le masque d’autrui… Qu’il faut lui faire confiance et puis se faire vacciner… Et que l’abus du beurre comme des pâtes à tartiner donne le cholestérol … En sus de nous dire les mille et un avertissements plus inutiles les uns que les autres… Les cent mille et un même… L’occupant gracieusement invité de l’Elysée trouve le temps de discourir sur les méfaits de l’alcool. C'est qu'on a souci de l'étiquette quand on loge au palais... Oh ! Il est vrai qu’il existe plusieurs dizaines d’agences et d’organismes relevant du ministère de la santé et des associations de consommateurs qui l’auraient pu faire… Mais la parole d’un Emmanuel, c’est tout de même autre chose, non ? N’est-ce pas beau ? N’est-ce pas grand de sa part ? Franchement ! nous pouvons lui tirer notre chapeau. Cet homme là c’est plus qu’une mère auprès d’un nouveau-né. Plus qu’un directeur de conscience, il a souci de nos actes et nos pensées. Verbo et opere. Par action et par omission… Tenez ! Nous modifierions presque le Credo si un autre Emmanuel n’y était déjà présent. Nous l’aurions ajouté juste après les apôtres…
N’est-ce pas merveilleux ? Par Toutatis, cet homme est tout à tous. Du moindre iota et du plus infime danger, il veut nous prévenir. ‘Attention mes petits ! Si vous buvez trop vous en pourriez souffrir…’ Je le répète : Du plus petit avatar qui vous pourrait advenir le Président veut avoir cure. Disons-le franchement ! Jamais l’on ne connut plus bel exemple et plus grand don de sa personne. De Gaule et ses semblables peuvent aller se rhabiller. Et les Bons Rois anciens, à commencer par Henri IV rivalisent encore moins… Quelle impéritie et quelle grande incurie ne manifestaient-ils pas ces hommes-là !
Tenez, je tiens même assurément que le sentiment d’insécurité des Français va diminuer d’un coup, de par si beaux si fins soucis de nous. Quand on est si bien protégé, l’on a confiance non ? Je crois également que les philosophes et les Zemmour n’auront plus besoin de nous remonter le moral.
Quant à moi ? La chose est claire ! je vous le dis tout de go : Jamais ne voudrais qu’il parte. C’est décidé... L’an prochain je voterai encore pour le nouvel Emmanuel.
Surtout si le Capitaine Haddock ou Depardieu illustrent les nouvelles étiquettes des futures boissons alcoolisées, afin de nous prévenir de leur dangerosité. N’est-il pas trognon de se soucier de nous, ce beau-jojo nouveau de président ?